The Birds
Hier soir j'ai reregardé "Les Oiseaux" d'Hitchock.
"Les oiseaux commencent comme une comédie Hollywoodienne. Mitch fait semblant de prendre Melanie pour une vendeuse, Melanie fait semblant d'être une vendeuse et s'amuse beaucoup de cette méprise. Mais il lui avoue finalement qu'il s'est moqué d'elle : il sait qui elle est. Elle est alors furieuse contre lui, mais pas assez toutefois pour ne pas noter le numéro de sa plaque d'immatriculation et rechercher ensuite son nom et son adresse à San Francisco. Hélas, il est rentré chez lui, à Bodega Bay. Qu'à cela ne tienne : puisque c'est le week-end, elle saute dans sa voiture et apporte elle-même le couple d'inséparables à la sœur de Mitch. Arrivée à Bodega Bay, elle loue un bateau avec lequel elle traverse la baie pour pouvoir entrer et sortir de chez Mitch sans se faire remarquer. Mais Mitch la voit repartir et saute dans sa voiture, avec l'idée de l'attendre de l'autre côté de la baie lorsqu'elle accostera. On devine la suite. Ils vécurent heureux et...
C'est à cet instant précis, alors qu'il ne s'est rien passé depuis 24 minutes, alors que nous commençons à nous étirer et à bailler, que les oiseaux attaquent. Pour commencer, il ne s'agit que d'une toute petite mouette qui picore le front de Melanie. Mais la machine dramatique est en marche et, inexorablement, en suivant une progression géométrique, l'horreur va petit à petit s'installer dans la charmante localité. Le nombre d'oiseaux, le bruit causé par leurs cris et le battement de leurs ailes, la violence de leurs attaques, le nombre de leurs victimes : tout va désormais aller crescendo. Nous n'avons pas attendu pour rien, Hitchcock va nous en donner pour notre argent. Pas mal, pour une œuvre de fiction. De fiction ? Hitchcock va même essayer de nous faire douter de ça, grâce à une vieille dame férue d'ornithologie, rencontrée au restaurant, et dont les connaissances donnent du crédit à son histoire. Elle explique que si des oiseaux d'espèces différentes s'unissaient et nous attaquaient ensemble, ce serait alors la fin de l'espèce humaine. Du coup, l'histoire devient si prenante que nous n'allons plus quitter l'écran des yeux jusqu'au générique de fin."
Une chose est certaine, une fois que l'on a occulté le côté complètement désuet du film, 1963 c'est pas tout jeune quand même ! nous nous émerveillons devant un film qui n'est en fait qu'un simulacre de réalité. Une scène n'est pas une vraie tranche de vie mais un patchwork d'images, tantôt filmées en décors naturels, tantôt en studio et assemblées au montage. Un gros plan est d'abord filmé en studio, sur fond bleu, et incrusté ensuite sur un fond filmé en décors naturels. Un petit village pittoresque se résume à quelques maisons construites sur un plateau et superposées à un paysage grandiose peint sur une plaque de verre. Et nous n'y voyons que du feu tant qu'on ne nous explique pas toutes les ficelles du métier. J'ai bien rigolé au début tant le décalage est énorme avec les films d'aujourd'hui mais après je riais plutôt jaune, grrrrr, seule à la maison avec les marmillots qui dormaient, j'en menais pas trop large quand même !!! qu'est ce qu'on peut être impressionnable parfois !!